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Katharina Grosse : des œuvres et installations immersives pour « déplacer les étoiles »

Photo : Louis Huff-André

Le Centre Pompidou de Metz offre à ses visiteurs une impressionnante exposition de l’artiste allemande Katharina Grosse, intitulée « Déplacer les étoiles ».  Pour en profiter pleinement, en plus des flyers proposés en plusieurs langues, des visites, des ateliers sont organisés par les membres de l’équipe dynamique et très affable. Les portes du splendide musée sont ouvertes tous les jours sauf le mardi.

Katharina Grosse, née en 1961, a été professeure à l’École supérieure d’art de Berlin-Weißensee (2000-2010) et professeure de peinture à la Kunstakademie de Düsseldorf (2010-2018). Elle est membre de l’Académie des arts de Berlin depuis 2010. Elle vit et travaille à Berlin et en Nouvelle Zélande.

Photo : L. H-A.
Photo : L. H-A.

Pour ses oeuvres, lesquelles occupent des surfaces de plus en en plus grandes, elle utilise un pistolet pulvérisateur à air comprimé. Au fil du temps, « ses installations » toujours plus complexes investissent des espaces extérieurs, des sols et des plafonds des bâtiments pour lesquels elle crée. Ainsi, pour honorer la commande qui lui a été faite par le musée Pompidou de Metz, « Katharina Grosse s’est entretenue longuement avec la commissaire de l’exposition, Chiara Parisi » précise un membre du personnel de l’équipe du musée.  Elle est venue prendre ses repères dans et autour du musée. « Il fallait veiller à la charpente, être très attentif aux dimensions de la salle ainsi qu’aux normes de sécurité exigées pour l’entretien du parvis », explique un médiateur du musée. « Utiliser l’aérographe permet à l’artiste de créer des illusions, de suggérer une perception erronée de la réalité » ajoute une médiatrice. Ou, comme l’interprète,  Marie P, visiteuse, détentrice d’une carte d’entrée annuelle, «les effets liés à sa technique de vaporisateur : j’adore ; j’oublie tout ! Je suis toute petite, tout est flou : je rêve et vis ! ». En effet, l’œuvre présentée dans la Grande Nef est composée d’un gigantesque « drap peint, s’étendant sur 8 250 m2, qui se déploie jusqu’au Parvis en nuées de couleurs » précise un médiateur.

Photo : L. H-A.

Il s’agit «d’un pénétrable, à contempler de plusieurs points de vue », souligne un père à son fils. Il poursuit ses commentaires en mentionnant que « ce sont des cordistes qui ont fixé le drap. » L’ensemble coloré est féérique : une vraie réussite.  « Des couleurs chatoyantes se dégagent une singulière énergie ainsi qu’un concentré d’émotions » reconnaissent Charlotte et Anna, deux étudiantes allemandes en art. Les visiteurs, marchent sur les tissus colorés lesquels peuvent être pliés, dépliés, froissés, puisque piétinés. Il est même possible de se cacher, de se dissimuler derrière certains pans de toile peinte. Les entrées et les sorties dans cette installation drapée peuvent également suivre l’imagination des visiteurs lesquels déambulent, admirent sols et plafonds « la tête dans les nuages et les étoiles » spécifie Hans, jeune visiteur.  Ainsi l’installation, œuvre éphémère, évolue, fluctue. L’artiste « explore l’influence de la couleur sur nos perceptions et émotions » commente une spécialiste. Son œuvre immersive « déborde sur le Parvis du musée » fait observer une médiatrice.

Photo : L. H-A.

Les couleurs sur le drap se poursuivent, en effet, vers et /  à l’extérieur du bâtiment, comme si elles coulaient, se prolongeaient, s’offraient un bain de réalité. « Les couleurs semblent exploser » ressent Charles, visiteur ébahi.

Photo : L. H.-A.

Traverser physiquement la peinture n’est pas anodin comme expérience » reconnait un couple avec ses enfants.  Un groupe de jeunes adolescents « apprécient les possibilités de s’imaginer à bord d’un bateau ‘ hissez la grand ’voile, clament-ils !’ » et « d’être presque engloutis par ces énormes vagues ». Des soixantenaires luxembourgeois, en visite à Metz, semblent époustouflés par ce décor. D’autres créations de Katarina Grosse sont exposées. D’autres surprises attendent donc les visiteurs et notamment une dans le Forum « The Bed » qu’elle a conçue en 2004, dans sa chambre, à Düsseldorf.

Vous avez envie d’en savoir plus sur cette exposition ? Alors profitez-en, vous avez jusqu’à février 2025 !!!

Louis Huff-André

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